Beauvais
Cathédrale Saint-Pierre
Historique : un premier orgue fut construit en 1532 par François des Oliviers. Nous ne possédons pas d'informations au sujet de cet instrument. Ce dernier étant en mauvais état en 1823, des devis furent demandés à plusieurs facteurs. Le Conseil de fabrique s'adressa à Pierre-Marie Hamel (qui s'occupera plus tard de la restauration de l'orgue de Saint-Maclou de Pontoise). Ce dernier, magistrat et facteur d'orgues amateur (il publiera par la suite un Manuel de Facture d'orgues), élabora un projet avec le facteur Cosyn. Selon Hamel, "cet orgue, qui datait de François Ier, avait été tellement remanié et augmenté par de mauvais facteurs, qu'il n'y restait presque plus rien de son origine, et qu'il était devenu impossible de l'améliorer sans en changer toute la disposition. Lorsqu'il fut refait en 1827, on conserva les jeux qui pouvaient encore servir ; tels sont les jeux de mutation, les pleins-jeux et la voix humaine. Le surplus fut mis à la fonte." À sa réception en 1829, l'orgue avait la composition suivante :
Grand-Orgue :
Montre 16 Bourdon 16 Montre 8 Bourdon 8 Flûte 8 Gros Nasard 5 1/3 Prestant 4 Grosse Tierce 3 1/5 Nasard 2 2/3 Quarte 2 Tierce 1 3/5 Grand Cornet 5 rangs (sib2) Grande Fourniture Fourniture Cymbale 1e Trompette 8 2e Trompette 8 Clairon 4 |
Positif :
Montre 8 Bourdon 8 Flûte 8 Prestant 4 Nasard 2 2/3 Doublette 2 Tierce 1 3/5 Cornet 5 rangs (ut3) Fourniture 3 rangs Cymbale 2 rangs Trompette 8 Basson 8 Cromorne 8 Clairon 4 |
Bombarde :
Grand Cornet 5 rangs (la2) Bombarde 16 Trompette grosse taille 8 Clairon grosse taille 4 |
Récit-écho expressif :
Flûte 8 Flûte harmonique 8 Bourdon 8 Quintadène 8 Salicional 8 Principal 4 Flûte douce 4 Quinte 2 2/3 Doublette 2 Tierce 1 3/5 Cor anglais 16 Trompette 8 Hautbois 8 Voix humaine 8 |
Orgue expressif :
Conoclyte Euphone Terpomèle |
Pédale :
Flûte 16 Bourdon 16 Contrebasse 16 Quinte 10 2/3 Flûte 8 Flûte 4 Bombarde 24 Trompette 12 Dermogloste 8 Clairon 6 |
Cette composition, en quelque sorte "expérimentale", est une première en France, et ce pour plusieurs aspects : d'une part, le grand Récit expressif, d'étendue complète, qui préfigure le Récit symphonique. D'autre par, certains jeux lorgnant vers l'Allemagne, tels le Dermogloste (Basson peaussé), la Flûte harmonique, la Quintadène et le Salicional du Récit. Enfin, le clavier d'"Orgue expressif", composé de trois jeux à anches libres (outre un Euphone et un Conoclyte à résonateurs courts en bois, un Terpomèle, à pavillons de Trompette), expressifs par action sur la pression du vent, procédé emprunté à l'orgue expressif (futur harmonium) qui commence à fleurir à cette époque.
Dans les années 1840, toujours sous la direction de Hamel, un relevage est effectué par la maison Daublaine et Callinet, au cours duquel une Gambe 8 est substituée au Cornet du Grand-Orgue, et une autre à celui du Positif. En 1866, l'ancienne soufflerie fut remplacée par Barker et Verschneider, toujours sur les conseils de Hamel.
En 1922-1923, une restauration est effectuée par Gaston Gutschenritter, qui pose un ventilateur, supprime le ravalement de Pédale, posant à la place un pédalier moderne de 30 notes, et dépose malheureusement la soufflerie expressive correspondant aux anches libres du 5e clavier. Le facteur Louis Eugène-Rochesson livre un rapport détaillé de cette restauration. Manifestement resté intact par la suite, il est endommagé lors de la Seconde Guerre Mondiale, puis par des cambrioleurs, qui volent une grande partie des tuyaux d'étain du Positif.Après la guerre, un projet de restauration voit le jour, associé à un transfert de l'orgue au fond de la cathédrale (il se trouvait alors à l'angle du transept sud et du déambulatoire). Ce projet ne fut pas suivi d'effet et il fallut attendre 1970 pour le voir se concrétiser. Les travaux furent confiés à la manufacture Danion-Gonzalez. Malheureusement, si l'essentiel de l'instrument précédent fut conservé tel quel (dans la mesure du possible), l'ancien buffet fut supprimé au profit d'une façade libre supportée par un soubassement en chêne assez lourd, que tentent de relever les deux tourelles de 32 pieds et une mitre de tuyaux d'anches au centre, et le 5e clavier ne fut pas reconstitué. Le Récit gagna une Voix céleste, une Bombarde et un Clairon au détriment de sa Quinte et de sa Tierce. L'ancien buffet fut quant à lui conservé, devant être remonté à Chaumont-en-Vexin (il semble, hélas, avoir disparu depuis...). Dans l'ensemble, c'est tout de même un instrument très intéressant qui a été construit, dans lequel on a eu la sagesse de conserver le Basson du Positif, le Cor anglais et les fonds du Récit, les Gambes... Autant de jeux qui étaient éradiqués sans pitié à cette époque !
Enfin, l'étendue des claviers a été portée à 56 notes (un moindre mal, l'ancien comportant des claviers de 54 notes) et celle du pédalier, fort heureusement, à 32 notes. Un combinateur électronique a également été installé.
Console : 4 claviers de 56 notes et pédalier de 32 notes en fenêtre munie de volets. Tirants de jeux par boutons en ivoirine, caractéristiques des consoles de la maison Gonzalez. Commande des accouplements, tirasses et annulations anches par dominos en fronton (modèle Convers repris par Jacquot-Lavergne puis par Danion), doublées par des champignons au-dessus du pédalier. Appels des combinaisons par poussoirs sous le premier clavier.
Transmissions : mécaniques à rubans d'acier pour les notes, électriques pour les jeux.
Composition :
En 1922-1923, une restauration est effectuée par Gaston Gutschenritter, qui pose un ventilateur, supprime le ravalement de Pédale, posant à la place un pédalier moderne de 30 notes, et dépose malheureusement la soufflerie expressive correspondant aux anches libres du 5e clavier. Le facteur Louis Eugène-Rochesson livre un rapport détaillé de cette restauration. Manifestement resté intact par la suite, il est endommagé lors de la Seconde Guerre Mondiale, puis par des cambrioleurs, qui volent une grande partie des tuyaux d'étain du Positif.Après la guerre, un projet de restauration voit le jour, associé à un transfert de l'orgue au fond de la cathédrale (il se trouvait alors à l'angle du transept sud et du déambulatoire). Ce projet ne fut pas suivi d'effet et il fallut attendre 1970 pour le voir se concrétiser. Les travaux furent confiés à la manufacture Danion-Gonzalez. Malheureusement, si l'essentiel de l'instrument précédent fut conservé tel quel (dans la mesure du possible), l'ancien buffet fut supprimé au profit d'une façade libre supportée par un soubassement en chêne assez lourd, que tentent de relever les deux tourelles de 32 pieds et une mitre de tuyaux d'anches au centre, et le 5e clavier ne fut pas reconstitué. Le Récit gagna une Voix céleste, une Bombarde et un Clairon au détriment de sa Quinte et de sa Tierce. L'ancien buffet fut quant à lui conservé, devant être remonté à Chaumont-en-Vexin (il semble, hélas, avoir disparu depuis...). Dans l'ensemble, c'est tout de même un instrument très intéressant qui a été construit, dans lequel on a eu la sagesse de conserver le Basson du Positif, le Cor anglais et les fonds du Récit, les Gambes... Autant de jeux qui étaient éradiqués sans pitié à cette époque !
Enfin, l'étendue des claviers a été portée à 56 notes (un moindre mal, l'ancien comportant des claviers de 54 notes) et celle du pédalier, fort heureusement, à 32 notes. Un combinateur électronique a également été installé.
Console : 4 claviers de 56 notes et pédalier de 32 notes en fenêtre munie de volets. Tirants de jeux par boutons en ivoirine, caractéristiques des consoles de la maison Gonzalez. Commande des accouplements, tirasses et annulations anches par dominos en fronton (modèle Convers repris par Jacquot-Lavergne puis par Danion), doublées par des champignons au-dessus du pédalier. Appels des combinaisons par poussoirs sous le premier clavier.
Transmissions : mécaniques à rubans d'acier pour les notes, électriques pour les jeux.
Composition :
Positif :
Montre 8 Bourdon 8 Flûte 8 Gambe 8 Prestant 4 Flûte 4 Nasard 2 2/3 Doublette 2 Tierce 1 3/5 Larigot 1 1/3 Piccolo 1 Cornet 5 rangs (ut3) Fourniture 3 rangs Cymbale 2 rangs Trompette 8 Basson 8 Cromorne 8 Clairon 4 |
Grand-Orgue :
Montre 16 Bourdon 16 Montre 8 Bourdon 8 Flûte 8 Gambe 8 Gros Nasard 5 1/3 Prestant 4 Flûte 4 Grosse Tierce 3 1/5 Nasard 2 2/3 Doublette 2 Quarte 2 Tierce 1 3/5 Grand Cornet 5 rangs Grande Fourniture 3 rangs Fourniture 5 rangs Cymbale 4 rangs 1e Trompette 8 2e Trompette 8 Clairon 4 |
Récit expressif :
Principal 8 Bourdon 8 Quintadène 8 Flûte harmonique 8 Salicional 8 Voix céleste 8 Principal 4 Flûte douce 4 Doublette 2 Plein-Jeu 5 rangs Cymbale 4 rangs Bombarde 16 Cor anglais 16 Trompette 8 Hautbois 8 Voix humaine 8 Clairon 4 |
Bombarde :
Grand Cornet 5 rangs Bombarde 16 Trompette de Bombarde 8 Clairon de Bombarde 4 |
Pédale :
Principal 32 Soubasse 32 Contrebasse 16 Bourdon 16 Flûte 16 Principal 8 Flûte 8 Bourdon 8 Principal 4 Flûte 4 Quinte 2 2/3 Flûte 2 Fourniture 6 rangs Bombarde 16 Trompette 8 Dermogloste 8 Clairon 4 |
Accouplements Positif/GO, Récit/GO, Bombarde/GO, Récit/Positif. Tirasses Positif, GO, Récit, Bombarde. Annulation anches Positif, GO, Récit, Pédale. Tutti Plein-Jeu, Tutti Général. Crescendo, combinateur électronique Laukhuff avec séquenceur.